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Article sur la Sobriété numérique par l'agence Grizzlead

La sobriété numérique

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Le numérique est désormais partout dans nos vies, il influence notre quotidien et bientôt dans quelques années son rôle se verra encore et encore grandir ! Une question se pose donc, comment contrôler son impact environnemental et énergétique pour les générations à venir ?

Le numérique représente actuellement 4% des émissions mondiales de gaz à effet de serre et augmente de 9% par an, selon un rapport de The Shift Project ! [1] Il est donc indispensable de changer les choses, c’est pourquoi le terme de “sobriété numérique” est apparu.

Si la notion de “sobriété numérique” ne vous parle pas, c’est que ce terme n’est pas encore familier mais les nombreux risques pour notre planète eux sont bien présents à l’heure actuelle. C’est pour cela que des associations et des entreprises se battent pour faire connaître ce terme et ses enjeux et mettre en place dans les années à venir un numérique plus vert et responsable.

Sommaire

Définition de la sobriété numérique

La sobriété numérique est avant tout une démarche dont le but est de minimiser l’impact environnemental du numérique en réduisant la consommation d’énergie des objets technologiques et connectés qui nous entourent. Cette approche fait appel à un changement de tous nos usages à travers des bonnes pratiques à adopter.

Comme par exemple, en limitant nos usages, en achetant moins d’appareils, en réparant nos anciens appareils, en achetant des produits reconditionnés ; de manière générale en réduisant la consommation énergétique du numérique.

Ce terme a fait son apparition il y a une dizaine d’années par le français Frédéric Bordage, ingénieur et fondateur de GreenIT. Ce concept a été ensuite repris en 2018 par l’association The Shift Project lors d’un premier rapport “Pour une sobriété numérique”, puis 2 autres rapports sur ce thème sont apparus depuis.

Frédéric Bordage, créateur de l’association GreenIT

Frédéric Bordage est un spécialiste français du numérique responsable et fondateur de Green IT, une communauté des acteurs du numérique responsable. 

Il a créé l’association Green IT en 2004 dans le but de rassembler toutes personnes liées à sa cause, de partager sur le sujet du numérique responsable et surtout de penser au monde de demain face à l’ampleur du numérique dans le monde. L’association donne de nombreux conseils dans le domaine de la sobriété numérique, de l’écoconception, à la lowtech et de manière plus général à un avenir numérique alternatif. De nombreux ouvrages ont été produits par l’association comme des livres, des guides, des livres blancs, des études …

Quelle est l'empreinte environnementale du numérique ?

Mais pourquoi mettre en place le principe de la sobriété numérique ? Pour répondre à cette question, voici quelques chiffres pour illustrer l’importance de la situation actuelle et amener à réagir afin de changer nos modes de consommation. Cette prise de conscience sur les enjeux du numérique est importante à prendre en considération pour les générations à venir !

Une étude a été réalisée par Green IT avec le soutien de l’Institut du numérique responsable sur l’empreinte environnementale du numérique mondiale. Cette étude montre son évolution sur plusieurs années. Selon cette étude, la progression des émissions de gaz à effet de serre va augmenter de 2,2% en 2010 à 5,5% en 2025. [2]

Selon cette même étude, les objets connectés ont eu un impact de 1% en 2020 en termes d’émissions de gaz à effet de serre contre 18 à 23% attendues pour 2025 !

Pour vous montrer encore plus l’importance de l’impact, à l’échelle planétaire, l’empreinte environnementale du numérique équivaut à un continent de 2 à 3 fois la taille de la France et à 5 fois le poids du parc automobile français (180 millions de véhicules). [2]

La pollution numérique reste essentiellement liée à la conception des éléments qui constituent nos technologies du quotidien tels que nos ordinateurs, nos téléphones et non directement à leur utilisation. Cela concentre 59% à 84% des impacts du numérique, selon une étude Green IT. [2]

Le 15 novembre 2021, une loi a été promulguée visant à réduire l’empreinte environnementale du numérique en France. Cette loi est essentiellement dédiée à tous les acteurs du numérique que ce soit les consommateurs tout comme les professionnels. Le texte de loi se structure autour de 5 objectifs :

  • Faire prendre conscience de l’impact environnemental du numérique ;
  • Limiter le renouvellement des appareils numériques ;
  • Favoriser des usages numériques écologiquement vertueux ;
  • Promouvoir des datacenters et des réseaux moins énergivores ;
  • Promouvoir une stratégie numérique responsable dans les territoires.
ordinateur ecologie Sobriété numérique

Comment déployer la sobriété numérique ?

Une question non négligeable se pose donc : Comment déployer réellement cette sobriété numérique ?

Pour rappel, la sobriété numérique c’est un concept qui permet de passer d’un numérique compulsif à un numérique raisonné au vu des opportunités et des risques. Donc pour déployer celle-ci il va falloir gérer nos choix technologiques et leurs usages pour garder uniquement des apports essentiels au numérique.

En octobre 2020, l’association The Shift Project a produit une étude sur ce sujet nommé “Déployer la sobriété numérique”. Le but de ce rapport a été de proposer des techniques opérationnelles pour mettre en place la sobriété numérique que ce soit pour le grand public, les entreprises, les collectivités publiques ou encore l’Etat. Ces techniques sont basées par exemple sur la construction d’outils pour évaluer la pertinence énergétique des technologies. Dans le rapport, de nombreux cas d’études sont évoqués pour mieux comprendre la réflexion sur le sujet.

Pour déployer la sobriété numérique, il y a trois choses à prendre en compte :

  • l’impact énergétique ;
  • l’impact carbone ;
  • l’usage que l’on fait de nos appareils.



Dans un premier temps, on peut limiter notre impact sur l’environnement en gérant notre impact énergétique. Les technologies sont très souvent utilisées sans forcément se soucier de leur consommation énergétique et cette situation peut influencer votre impact énergétique et donc votre empreinte carbone. Il est possible de ramener cette consommation d’énergie à 1,5% par an avec la sobriété numérique qui à l’heure d’aujourd’hui est en hausse de 9% par an. [3]

Dans un second temps, on peut tout simplement limiter la production d’appareils à partir de matières premières et de ressources naturelles non renouvelables. Car rappelons le, les ressources naturelles produisent des gaz à effet de serre et représentaient 3,8% du total mondial en 2019. [2]


L’écoconception peut être un véritable allié. Cette démarche permet “d’intégrer à la conception d’un produit ou d’un service ces conséquences sur l’environnement dès le début de son élaboration et à toutes les étapes de son cycle de vie”, selon Frédéric Bordage. Le principe revient à utiliser le moins possible de ressources et matériaux non renouvelables dont l’impact sur l’environnement est le plus minime possible, en optimisant la qualité des matériaux et ainsi d’augmenter la durée de vie des produits et en réduisant les déchets.



Pour finir, une des astuces va être de modifier ses usages du quotidien. Comme par exemple :

  • en supprimant ces vieux mails pour agir sur 0,0005% de notre pollution numérique. [4]
  • En décidant de ne plus allumer sa caméra en réunion Zoom pour réduire son empreinte carbone de 96%. [5]
  • En utilisant son ordinateur ou sa tablette 4 ans au lieu de 2 ans pour améliorer de 50% son bilan environnemental. [6]

La sobriété numérique : une démarche d’entreprise responsable

Le principe de sobriété numérique est tout aussi important voire encore plus dans un cadre professionnel. En effet, de nombreux matériels informatiques sont nécessaires au bon fonctionnement des entreprises, à l’heure d’aujourd’hui. 8 vecteurs du référentiel de bonnes pratiques ont été établis dans un rapport de la Cigref, réseau de grandes entreprises, en partenariat avec The Shift Project. [7] Ce référentiel permet de donner une première idée utile pour sensibiliser et mettre en œuvre des actions concrètes dans le milieu de l’entreprise. 

Comme par exemple en définissant et mettant en place un plan de transformation “Sobriété Numérique” pour l’ensemble de l’entreprise, en définissant une politique interne d’achats responsables qui intègre l’ensemble du cycle de vie ou encore en prenant en compte la sobriété des services numériques internes à l’entreprise et notamment de l’environnement de travail des collaborateurs.
Entreprise responsable

Sobriété numérique, les clés pour agir !

Appareils

  • Réparez vos anciens appareils si possible, sinon privilégier le matériel d’occasion ou le reconditionné ;
  • Privilégiez des appareils éco-labellisés (EPEAT par exemple) ;
  • Contractez des extensions de garantie ;
  • Ne pas changer vos appareils trop souvent, par tendance d’achat.

Consommation

  • Mettez en place des dossiers de partage de documents ;
  • Mettez en veille ou éteignez les appareils quand ils ne sont pas utilisés ;
  • Utilisez le mode “économie d’énergie”.

Impression

  • Choisissez une police de caractère par défaut sobre en consommation d’encre ;
  • Utilisez la fonction “aperçu” avant d’imprimer ;
  • Paramétrez l’imprimante en noir et blanc, recto-verso ;
  • Choisissez des cartouches d’encres écolabellisées.

Logiciels

  • Supprimez les dossiers et fichiers inutiles ou en doublons ;
  • Mettez à jour régulièrement le système d’exploitation ;
  • Désinstallez régulièrement les logiciels inutilisés ;
  • Mettez à jour les logiciels uniquement lorsque c’est indispensable.

Pour plus d’informations techniques, on vous invite à jeter un œil au référentiel Green-It qui rassemble les 65 bonnes pratiques clés que ce soit pour les utilisateurs du numérique ou pour les entreprises !

Image de Flora Peter

Flora Peter

Flora Peter, entrepreneure passionnée et experte en digital, a fondé Grizzlead, une agence spécialisée en communication digitale en 2015. Elle intervient également en tant que chargée d'enseignement à l'Université Bretagne Sud, où elle partage son savoir en référencement naturel. Son parcours de plus de 15 ans inclut des rôles clés comme spécialiste SEO, trafic manager et responsable d'acquisition, aussi bien en agence que du côté des annonceurs.

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Sources

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